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4 salariés sur 10 ne se sentent pas capables de travailler jusqu’à la retraite

Selon cette étude du service statistiques du ministère du Travail réalisée en 2019 auprès de 40 000 personnes, ce sentiment « d’insoutenabilité du travail » est nettement plus fort chez les moins de 30 ans (59 %) que chez les plus de 50 ans (18 %) qui ont souvent quitté les postes les plus exposés et ont un « horizon plus rapproché de la retraite ». Il est aussi très fort chez les femmes ayant des enfants en bas âge (57 %).

Carrières hachées

Les métiers d’ouvriers non qualifiés (manutention, chaînes de production), au contact du public (caissiers, employés de la banque et de l’hôtellerie-restauration) ou dans le soin (infirmières et aides-soignantes), sont considérés comme les « moins soutenables », jusqu’à 66 % pour les caissiers. À l’opposé, les métiers les « plus soutenables » sont davantage exercés dans des bureaux (techniciens de l’informatique, secrétaires…).

Ce sentiment d’insoutenabilité concerne 58 % des salariés exposés à des contraintes psycho-sociales (travail intense, exigences émotionnelles, insécurité socio-économique, conflit de valeurs, rapports sociaux dégradés…), 46% de ceux exposés à des contraintes physiques (bruit, chaleur, humidité, travail debout, port de charges lourdes, etc.) et 61 % de ceux exposés aux deux.

Ces salariés ont des carrières plus hachées que les autres et partent à la retraite plus tôt, avec des interruptions, notamment pour des raisons de santé, qui s’amplifient en fin de carrière. Mais un tiers des salariés en très bon état de santé jugent tout de même leur travail insoutenable

Mobilité

Les changements organisationnels dans l’entreprise sont généralement préjudiciables à la soutenabilité du travail, sauf si les salariés participent à la décision.

La diminution de ce sentiment passe par une réduction de l’intensité du travail (devoir se dépêcher, travailler sous pression, suivre une cadence, etc.), une hausse de l’autonomie (choisir la façon d’arriver aux objectifs ou de faire correctement son travail) et un soutien social plus fort (recevoir de l’aide de ses collègues, de son supérieur…).

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