Avec le printemps, le carré des aromatiques se réveille. Pour une saison en toute tranquillité, il vaut mieux ne pas rater le démarrage. Au programme des activités : désherbage, taille, fertilisation, rempotage…
1/ Le désherbage
Le printemps réveille toute la végétation au repos, y compris les mauvaises herbes qui s’incrustent entre les pieds de thym et de ciboulette, malgré le paillis qui s’est en partie décomposé sous l’action des intempéries hivernales. Munissez-vous d’une griffe (« mini » ou non selon la taille du jardin), d’une binette ou d’un autre outil de désherbage. Écartez les restes de paillis et grattez autour des plantes ; non seulement vous déracinerez facilement les jeunes pousses d’adventices, mais en même temps, vous aérerez et décompacterez le sol qui a pu se tasser durant l’hiver.
2/ Un peu de compost
Lorsque le sol est nettoyé et ameubli, effectuez un apport de compost bien mûr, en offrant une double dose pour les plus gourmandes (ciboulette, ciboule, menthe, mélisse, oseille, estragon, livèche, laurier-sauce). Incorporez-le en surface en griffant légèrement.
3/ Un paillis
Une fois nettoyé et amendé, laissez le sol se réchauffer deux à trois semaines puis renouvelez le paillis au pied des vivaces. Pour les plantes aromatiques lignifiées (thym, sarriette, marjolaine, romarin, sauge, laurier-sauce, etc.), un paillis durable à base de BRF ou de paille de céréales en couche épaisse convient bien. Pour les aromatiques dont les parties aériennes disparaissent en hiver et renaissent au printemps, on préférera les paillis plus fins et légers, comme les paillettes de lin ou la paille broyée, plus aptes à laisser passer les jeunes pousses.
4/ Une taille de nettoyage
Pour beaucoup de plantes aromatiques, il est important de rabattre de moitié ou de deux tiers les rameaux de l’année précédente (comme l’hysope, la lavande, la sauge, le thym, la verveine citronnelle, l’aurone, le romarin, le myrte ou la santoline), juste avant la montée de sève. Cette taille permet de limiter la formation du vieux bois improductif en encourageant la ramification des nouvelles pousses. C’est l’occasion, également, de redonner une belle forme aux pieds.
À savoir : la forme « boule » facilite la repousse et augmente les rendements.
5/ Diviser pour régénérer
Certaines plantes vivaces ont tendance à s’épuiser au fil des ans ou à voir leur cœur se dégarnir. Pour les garder bien en forme et productives, il faut les diviser de temps en temps. Pour les aromatiques suivantes, vous pouvez intervenir au printemps, avant que tout le feuillage ne soit en place : ciboule, ciboulette, estragon (tous les deux ans), fenouil, hysope, livèche, mélisse, menthe, origan, oseille, raifort et thym.
6/ Rempotage de printemps
Les herbes aromatiques en pot qui ont passé l’hiver dans un abri hors gel vont pouvoir être mises dehors. Mais avant cela, après une taille de remise en forme, rempotez-les pour renouveler le substrat et pour, éventuellement, augmenter la taille du pot si les racines sont à l’étroit. Profitez-en pour diviser les plantes devenues trop exubérantes.
Conseil : habituez-les progressivement au soleil et aux températures extérieures. Les premiers jours, ne les sortez que pendant la journée, et placez-les sous une ombre légère.
7/ Une protection contre les gelées tardives
Les plantes aromatiques ayant passé l’hiver dehors commencent à produire de jeunes pousses dès les premiers beaux jours. Mais si le printemps arrive en avance, elles risquent d’être endommagées par les gelées nocturnes. Le thym, la sauge, le romarin ou le laurier-sauce peuvent pâtir de ces coups de froid (feuilles grillées, rameaux séchés, mort du pied), surtout si le sol a conservé un peu trop d’humidité. Aussi, il peut être utile d’avoir à portée de main un voile horticole qui servira à recouvrir les plantes fragiles et celles dont la végétation a redémarré trop tôt.
8/ Le réveil des ravageurs
Avec le retour des températures douces, le printemps ne réveille pas seulement la végétation. Les ravageurs refont aussi surface. Sont à surveiller, entre autres, les limaces qui se délectent des jeunes pousses, les pucerons sur les menthes ou la marjolaine, les mouches et les cicadelles qui déposent leurs œufs sous les feuilles des ombellifères, des labiacées ou même de l’oseille et d’où sortiront des larves gloutonnes (qui peuvent ressembler à des chenilles vertes), mais aussi les chenilles défoliatrices qui aiment particulièrement la menthe, la mélisse et la marjolaine.