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Argentine. Le président Alberto Fernandez annonce qu’il ne se présentera pas aux prochaines élections

Argentine. Le président Alberto Fernandez annonce qu'il ne se présentera pas aux prochaines élections

Au pouvoir depuis 2019 en Argentine, le président de centre-gauche Alberto Fernandez a expliqué vendredi qu’il ne sera pas candidat à sa réélection en octobre prochain. Alors que le pays traverse une crise depuis plusieurs mois, le chef d’État a annoncé en vidéo qu’il remettra « l’écharpe présidentielle à qui aura été légitimement élu ».

L’annonce d’Alberto Fernandez intervient sur fond d’un contexte économique fébrile, avec une inflation hors contrôle, à 21,7% sur trois mois, 104,3% en interannuel, après 94,8% en 2022. Elle ponctue aussi une semaine qui a vu des pressions accrues sur la devise argentine, le peso, en dépréciation constante par rapport au dollar. Le peso s’échangeait mercredi à 225 pour un dollar au taux officiel, mais à 432 pour un dollar au taux informel.

Deux années de croissance d’affilée malgré la crise

En mars, pendant son discours au Parlement, le président avait pourtant défendu ses trois ans de présidence dans des conditions défavorables, entre le Covid-19, l’impact de la guerre en Ukraine, l’endettement argentin et une inflation chronique. Malgré cela, le pays d’Amérique du Sud a connu deux années consécutives de croissance (10,3% en 2021, 5,4% en 2022) ; un fait sans précédent en Argentine depuis douze ans.

Son retrait laisse un champ électoral particulièrement incertain, avec à ce stade aucun candidat évident n’émergeant dans le camp de la coalition gouvernementale (centre-gauche). La vice-présidente Cristina Kirchner, cheffe de l’Etat de 2007 à 2015 et héritière du courant péroniste, a annoncé fin 2022 qu’elle ne se présenterait pas, peu après sa condamnation dans un procès pour fraude et corruption lors de ses mandats présidentiels.

Ministre de l’Économie depuis juillet dernier, Sergio Massa, 50 ans, également ancien candidat à la présidentielle (en 2015), a été présenté à plusieurs reprises comme un possible candidat. Mais son éventuelle candidature reste étroitement liée à une stabilisation de l’économie du pays.

Des doutes même dans l’opposition

Dans l’opposition, l’ex-président libéral (de 2015 à 2019) Mauricio Macri a lui aussi annoncé en mars qu’il ne se lancerait pas dans la course à la présidentielle, après avoir longtemps laissé planer le doute. Ce pas de côté ouvre la voie à deux des principales figures de la coalition d’opposition Juntos por el Cambio, qui ont déclaré leur pré-candidature : Horacio Larreta, 57 ans, maire centre-droit de Buenos Aires depuis 2015, et Patricia Bullrich, 66 ans, la droitière ex-ministre de Sécurité du gouvernement Macri.

Les élections générales en Argentine auront lieu le 22 octobre, avec un éventuel deuxième tour le 19 novembre. Les primaires, dans le camp gouvernemental comme dans l’opposition, sont programmées pour le 13 août.

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