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Carlton Cannes, dans les coulisses du palace préféré du cinéma

La renaissance du Carlton

C’est le lifting du siècle et non, il n’a pas été réalisé dans une clinique de Beverly. À Cannes, voilà plusieurs mois que la Croisette ne bruisse que de la rénovation du Carlton, qui fête cette année ses 110 ans, soit à peu près la fleur de l’âge pour un palace de cette envergure. Les têtes couronnées, stars de cinéma et autres figures de l’élite internationale y ont dormi génération après génération depuis qu’un membre excommunié de la famille du tsar de Russie l’a fait construire, en 1913, pour y vivre un exil mondain et ensoleillé.

À l’époque, c’est donc un hôtel d’apparat où se jouent les mondanités de l’aristocratie européenne : on y vient l’hiver pour profiter de la douceur climatique de la Riviera, mais pas l’été, c’est trop vulgaire. La Croisette est alors une promenade vaguement marécageuse et c’est le Carlton, en devenant le premier hôtel de la ville équipé d’une plage privée, qui va changer l’aura de la ville.

Puis c’est l’arrivée du cinéma, et l’établissement entre dans la légende : lieu de tournage de « La main au collet » d’Alfred Hitchcock en 1955, l’hôtel est aussi la toile de fond des séances photo du Festival de Cannes, des premières images de Brigitte Bardot dans les années 60 à celles du rappeur Ice Cube lors de la présentation du film « Boys in the Hood » 1991.

Une attente méritée

À quelques semaines d’un nouveau festival international du film, le Carlton rouvre donc ses portes et c’est peu dire qu’on l’attendait : la rénovation s’est étalée sur huit ans et a nécessité que l’hôtel ferme totalement ses portes pendant deux ans et demi. Depuis les plages de Cannes, l’établissement évoquait une majestueuse maison fantôme, avec ses fenêtres derrière lesquelles les murs et les plafonds des chambres avaient laissé place à un trou béant. « Ce n’est pas une rénovation, c’est une restauration », nous glisse le staff de l’hôtel.

Aux manettes du chantier, l’architecte Tristan Auer s’est entouré de 750 artisans qui ont permis d’exhumer, sous les kilos de plâtre et les ajouts en stuc accumulés au fil des décennies, l’hôtel tel que son fondateur l’avait initialement voulu. À commencer par la façade aux dômes mythiques qui, après avoir longtemps été repeinte d’un blanc criard, a retrouvé sa couleur d’origine, un crème plus chic. Pour le plus grand bonheur des starlettes en robe de bal XXL, le lobby, autrefois encombré, a retrouvé ses proportions vertigineuses du début du XXe siècle.

Décors somptueux

On peut y admirer des colonnes dont le marbre rouge sublime avait été planqué sous huit couches de peinture, et qui viennent de retrouver leur superbe. A également été découverte, bien cachée derrière un faux plafond, une coupole extraordinairement bien conservée.

Le luxe des chambres est, lui, bien moderne, mais c’est encore la vue panoramique sur la Méditerranée qui aimante le regard. On se roule dans la literie de rêve, on pense à tous les illustres clients qui nous y ont précédés, et à ceux qui nous succéderont. On ne résiste pas, s’ils nous lisent ici, à leur partager un coup de cœur maison : une douche irréelle, ultra-relaxante, avec une pression parfaite et une eau qui semble caresser la peau. C’est, après recherches, le super-pouvoir d’un pommeau de douche Grohe qui équipe toutes les chambres, et qu’on peut trouver chez Leroy Merlin, pour qui aurait envie de prolonger cette expérience moyennant un investissement de 34,50 euros. Le luxe, c’est avant tout un état d’esprit.

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