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« Conquérir le pouvoir démocratiquement ». Edouard Philippe passe à l’offensive

Rare dans son expression, refusant de commenter l’actualité, Édouard Philippe explique pourtant qu’il donne dans ce livre « des directions » sans forcément parler de programme. Sur l’école, la santé, les grandes infrastructures, la justice et la laïcité. Il met ainsi en garde sur TF1 contre « une forme de délitement de la nation », faute de « stratégie » claire notamment en matière d’éducation, un dossier prioritaire pour le gouvernement sur lequel ce fils d’enseignants entend insister. Il s’agit d’un « big splash » médiatique pour « faire beaucoup de bruit pas longtemps, et ensuite se retirer un peu », prédit un ministre.

Conquérir le pouvoir démocratiquement

En cette rentrée, Edouard Philippe doit composer avec sa transformation physique, due à ses deux maladies auto-immunes (vitiligo et alopécie), qui l’ont rendu totalement glabre. « Il est agréablement surpris d’être moins reconnu dans la rue du fait de sa maladie… mais conscient qu’il va falloir que les gens réapprennent à le connaître », glisse un ministre qui a récemment conversé avec lui.

Dimanche sur TF1, il a tenu à battre en brèche l’idée que cela témoignait d’une faible résistance au stress ou d’une santé défaillante. Car ses ambitions sont inchangées : « nourrir le débat public » et « conquérir le pouvoir démocratiquement » avec Horizons. Avec la présidentielle 2027 en vue, objectif pour lequel Edouard Philippe dit « concilier » une « très grande détermination » avec une « très grande patience ».

Un parcours accidenté

Personnalité la plus à même de rassembler la droite et le centre, Edouard Philippe est aussi celui qui attire le plus de voix en 2027 juste devant Marine Le Pen, selon un sondage Opinionway réalisé fin août. Mais il n’est pas dupe de la fragilité des enquêtes d’opinion. « Quand on a travaillé avec (Alain Juppé), on sait la valeur qu’il faut accorder à un caractère prédictif des sondages. C’est une valeur quasi nulle », admet-il.

Son mentor, dont il fut le porte-parole à la primaire de la droite en 2016, a salué lundi sur France Inter « le respect que (lui) inspire l’engagement politique ». Mais comme une mise en garde, Alain Juppé a rappelé que son parcours avait été « accidenté » avec « des succès » et « des échecs », notamment quand il a été battu, bien que favori, par François Fillon pour représenter la droite à la présidentielle de 2017.

Son mouvement, Horizons, qui revendique 20 000 adhérents dont 450 maires, accueillera vendredi une nouvelle recrue, la secrétaire d’État à l’Enfance, Charlotte Caubel, troisième ministre à le soutenir. En annonçant cet été dans L’Express avoir pris sa carte, son ancienne conseillère justice salue sa stratégie : « action méthodique, visibilité politique et portage médiatique » mais prévient que la question de la présidentielle est « prématurée ».

« Au-delà de la sympathie (dans les sondages, ndlr), il faut asseoir une doctrine, des propositions qui suscitent une adhésion », abonde M. Marcangeli. « 2027, c’est bien loin », avait dit aussi Élisabeth Borne, qui conclut chez Horizons sa tournée cette semaine des partis de la majorité, dont elle prône « l’unité ».



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