Idéal pour arroser le jardin gratuitement et pour palier les restrictions en eau de plus en plus fréquentes, le puits est un ouvrage ancestral usité dans la plupart des cultures depuis des millénaires. Vous désirez en installer un dans votre jardin pour gagner en autonomie ? Suivez le guide…
Différence entre puits et forage
Souvent puits et forages sont confondus dans le langage courant, pourtant, il s’agit bien de deux ouvrages distincts.
Puits
- possibilité de le creuser à la main avec une tarière (travail harassant) ;
- accessible aux petits budgets ;
- profondeur limitée (de 6 à 20 m) ;
- eau stagnante sans pression, risque de tarissement estival en cas de sécheresse ;
- risque de contamination par des agents pathogènes (utilisation pour arroser uniquement).
Forage
- nécessite un outillage professionnel (foreuse) et un budget élevé ;
- permet d’atteindre des zones très profondes (bien au delà de 20 m) ;
- eau claire, limpide, sous pression, disponible toute l’année avec un bon débit ;
- utilisation domestique envisageable.
Comment construire un puits dans mon jardin ?
1 – Déterminer la zone
Vous pouvez faire appel à un sourcier pour déterminer l’emplacement du puits, il utilise généralement une baguette spécifique en noisetier ou en fer pour déterminer la profondeur et le débit de la nappe.
Il est également possible de faire réaliser un sondage par une entreprise professionnelle qui pourra proposer ensuite un devis pour le creusage du puits.
2 – La législation
Une fois l’emplacement du futur puits déterminé, quelques démarches administratives devront être effectuées. En effet depuis le 1er janvier 2009, tout particulier désirant prélever des eaux souterraines est tenu de déclarer son projet, d’une part pour palier d’éventuelles sources de pollutions de la nappe phréatique lors des travaux et de l’exploitation de l’ouvrage, mais aussi pour éviter une éventuelle contamination du réseau public.
Cette législation permet également de préserver l’usager qui sera informé rapidement en cas de pollution des nappes phréatiques et ainsi de limiter les risques sanitaires.
L’enjeu est donc à la fois écologique, avec une prise de conscience de l’importance de la préservation de la ressource, mais aussi de santé publique.
Avant la construction du puits :
- Une déclaration en mairie doit être effectuée au moins un mois avant le début des travaux (1) et auprès des exploitants de réseaux souterrains (2).
- Si le puits doit descendre à de plus de 10 mètres de profondeur, une déclaration préalable auprès de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) sera également nécessaire.
Après la création du puits :
Dans un délai d’un mois après la fin des travaux, vous devez joindre le résultat des analyses de l’eau de votre puits sur le formulaire initial de déclaration d’ouvrage par lettre recommandée avec accusé de réception à la mairie.
Attention, en cas de manquement à la réglementation, une amende administrative de 15 000 € peut être perçue. (Article L2224-9)
>> Lire aussi : Quelles autorisations pour creuser un puits ?
3 – La création du puits
Pour vous éviter bien des tracas et un travail fastidieux, mieux vaut faire appel à un professionnel (puisatier) qui pourra également assurer l’entretien de votre puits au fil du temps.
Si vous avez un très petit budget mais beaucoup d’amis et l’âme bricoleuse, vous pouvez creuser et construire vous-même votre puits avec un système de tarière et de tuyaux en PVC, ou de buses qui seront peu à peu intégrées au sol pendant que vous creusez ; il est possible également d’installer une pompe. Vous trouverez un bon nombre de tutos sur Internet. Courage !
(1) Formulaire de déclaration d’ouvrage, prélèvements, puits et forages à usage domestique
(2) Téléservice réseaux et canalisations