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La France amorce le retrait de ses forces engagées au Niger

Un légionnaire du 2e régiment étranger d’infanterie inspecte des véhicules blindés, à Niamey, le 29 juin 2022.

Sortir de l’impasse au Niger, sans reconnaître les autorités de fait et dans un climat d’hostilité croissant, c’est ce à quoi tente de s’astreindre Paris. Après cinq semaines de bras de fer avec les auteurs du coup d’Etat du 26 juillet, la France a finalement amorcé des discussions sur le redéploiement d’une partie de ses forces engagées dans ce pays du Sahel. Après avoir d’abord refusé d’obtempérer aux injonctions des militaires nigériens, qui ont fait du départ des soldats français leur carburant politique, le ministère des armées et plusieurs sources concordantes ont admis, mardi 5 septembre, au Monde, être en discussion sur les modalités du « retrait de certains éléments militaires ».

Début août, la junte avait donné un mois à la France pour se retirer du territoire nigérien, après avoir dénoncé les accords de coopération militaire qui liaient jusqu’ici Paris et Niamey. Samedi 2 septembre, à la veille de l’expiration de l’ultimatum fixé par les putschistes, des milliers de Nigériens favorables à la junte ont de nouveau manifesté contre la présence des militaires français, à quelques pas de la base qu’ils occupent à Niamey avec d’autres détachements étrangers.

En pratique, depuis le coup d’Etat, les militaires français et nigériens avaient déjà suspendu toute forme d’opérations communes contre les groupes djihadistes. L’ensemble des moyens militaires, notamment aériens (drones, hélicoptères, avions de chasse, etc.) étaient dès lors immobilisés. « Il est normal d’en discuter [du retrait français], dans la mesure où la coopération antiterroriste est interrompue », a justifié, mardi, une source au sein de l’exécutif.

« Des échanges de coordination (…) existent localement entre militaires pour faciliter les mouvements de moyens militaires français immobilisés depuis la suspension de la coopération antiterroriste », a de son côté pudiquement admis, mardi, l’entourage du ministre des armées, Sébastien Lecornu. Une reconnaissance a minima alors que le premier ministre de la junte, Ali Mahamane Lamine Zeine, avait déclaré la veille en conférence de presse que des « échanges sont en cours » pour permettre un retrait rapide des forces armées françaises.

Redéploiement ou rapatriement ?

Si le principe d’un retrait semble donc acquis, ni le nombre de soldats concernés ni les modalités de ce départ n’ont été officiellement actés. Actuellement, quelque 1 500 soldats français seraient toujours déployés dans le pays sur trois bases partagées avec d’autres détachements étrangers, notamment américains : à Niamey, à Ouallam, au nord de la capitale, et à Ayorou, près de la frontière avec le Mali.

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