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le Medef chiffre les dégâts à un milliard d’euros

Rien qu’en Île-de-France, le coût des dégradations pour les transports publics est estimé à « au moins 20 millions d’euros ».






Par Joanna Wadel avec AFP


Un bus de tourisme calcine a Pantin (Seine-Saint-Denis), le 3 juillet 2023.
Un bus de tourisme calciné à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 3 juillet 2023.
© MYRIAM TIRLER / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

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Le monde de l’entreprise accuse le coup des violences urbaines perpétrées depuis près d’une semaine. Ce lundi soir, Geoffroy Roux de Bézieux, patron du Medef (Mouvement des entreprises de France), estime que pour les entreprises touchées, le montant des dégâts engendrés par les émeutes s’élève à un milliard d’euros. Une somme colossale annoncée dans les colonnes du Parisien.

« Il est trop tôt pour donner un chiffre précis mais on est à plus d’un milliard d’euros, sans compter les dégâts au niveau du tourisme. Les vidéos des émeutes, qui ont circulé dans le monde, dégradent l’image de la France », a déclaré le dirigeant du syndicat patronal le plus influent.

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« Des modes opératoires d’une violence absolue »

Selon ses chiffres, plus de 200 commerces ont été entièrement pillés, 300 agences bancaires détruites, 250 bureaux de tabac touchés, « avec des modes opératoires d’une violence absolue. Tout a été volé, même des caisses enregistreuses, avant de mettre le feu pour détruire ».

Au sujet des indemnisations, qui préoccupent de nombreux patrons et notamment ceux des plus petites structures, Geoffroy Roux de Bézieux assure que « les assureurs sont mobilisés pour aller le plus vite possible ». Et d’ajouter : « Je suis assez confiant sur le fait que les commerces concernés seront indemnisés ».

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Une addition salée côté transports

En ce qui concerne les transports publics franciliens, Île-de-France Mobilités (IDFM), a indiqué que le coût de réparation des dégâts infligés aux véhicules et matériels lors des émeutes urbaines s’élève à « au moins 20 millions d’euros ». 

Les violences urbaines qui ont éclaté à la suite de la mort du jeune Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin, ont entraîné de nombreuses destructions, dont « une quarantaine de bus brûlés » dans la région Île-de-France, indique l’IDFM. La Régie des transports parisiens (RATP), qui confirme que le coût des émeutes atteindra « plusieurs millions d’euros », fait état de 25 bus détruits. De son côté, la société ProCars de Provins (Seine-et-Marne) dénombre 14 véhicules incendiés, rapporte encore Le Parisien.

À LIRE AUSSIÉmeutes : Macron demande le maintien d’une présence « massive » des forces de l’ordreLes tramways franciliens ont également subi de nombreuses dégradations : la rame de la ligne T6 circulant à Clamart (Hauts-de-Seine), a été réduite en cendres et ne peut être remplacée, indiquent nos confères. Même chose pour la ligne T10 et la ligne T5, qui n’ont toujours pas été remises en service.

Des modalités en discussion

Qui assurera les frais de ces saccages ? Les modalités de remboursement de cette facture, toujours en cours d’estimation, ne sont pas encore établies : « Il est encore trop tôt pour connaître dans le détail les modalités de paiement et sa répartition précise », a de nouveau fait savoir IDFM au Parisien. Le manque à gagner des opérateurs de transports de surface (bus et trams), soumis à des restrictions d’horaires et de circulation, sera également à prendre en compte : « Nous sommes en situation de chômage technique, avec des employés payés mais qui ne peuvent pas travailler », déplore l’Union des transports publics (UTP) auprès de nos confrères.

À LIRE AUSSIÉmeutes : à L’Haÿ-les-Roses, la douleur et la consternation des habitantsLa présidente de la région, Valérie Pécresse, a par ailleurs proposé une aide d’urgence de 20 millions d’euros aux maires franciliens, afin d’aider les municipalités à prendre en charge les reconstructions. Un montant qui sera voté, par l’assemblée régionale, mercredi 5 juin.


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