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les petites stations-service en colère

La décision du gouvernement d’autoriser la vente à perte fait trembler les pompistes indépendants, qui craignent la concurrence des grandes enseignes.






Par Isabelle Missiaen pour Le Point


Le gouvernement autorise les distributeurs a vendre le carburant a perte pendant quelques mois. (Image d'illustration)
Le gouvernement autorise les distributeurs à vendre le carburant à perte pendant quelques mois. (Image d’illustration)
© ADRIEN NOWAK / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Face à l’augmentation du prix des carburants, Élisabeth Borne a annoncé samedi 16 septembre que les distributeurs seraient autorisés à vendre « à perte » pendant quelques mois. Une « mesure inédite » qui, selon la Première ministre, doit permettre de « baisser davantage les prix » sans « subventionner le carburant ».

Sauf que tous les distributeurs ne pourront pas se permettre aussi facilement de vendre à perte. Et les petites stations-service, au micro de TF1, confient leur crainte de subir la concurrence des grandes enseignes.

Depuis 1963, la loi française interdit de vendre un produit à perte, c’est-à-dire à un tarif inférieur au prix qu’il a coûté. Une mesure prise afin d’empêcher la concurrence déloyale des grands distributeurs. En levant l’interdiction pour le carburant pendant quelques mois, le gouvernement retire cette protection à destination des petits pompistes. Le président de la fédération des stations-service indépendantes, Francis Pousse, craint une « évasion importante de clientèle ».

« Si je vends à perte, je travaille pour rien »

Beaucoup de grandes enseignes vendent déjà le carburant à prix coûtant, c’est-à-dire sans réaliser de bénéfice : elles s’en servent comme produit d’appel pour attirer les clients dans leurs rayons, où les bénéfices sont réalisés. Mais les petites stations-service, dont le gros du bénéfice est tiré sur le carburant, ne peuvent pas se permettre d’en faire autant.

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« Je travaille déjà pour pas grand-chose », s’insurge Frédéric Blosse, garagiste pompiste, « si je vends à perte, je travaille pour rien. Je fais douze heures par jour, six jours et demi par semaine, pour des clopinettes ».

Les petites stations-service demandent donc au gouvernement une aide pour compenser leurs probables pertes de chiffre d’affaires.


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