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« Musk s’inscrit dans une logique techno-féodale »

Elon Musk est-il un baron du « ­techno-féodalisme » dont vous redoutez l’avènement ?

Il aspire à ce statut, c’est même chez lui ostentatoire :  il s’habille dans des tenues extravagantes, se met en scène comme un surhomme, ce qui est conforme à une certaine idéologie technophile californienne… Son modèle, ce sont les héros des romans d’Ayn Rand [philosophe et romancière libertarienne adulée dans la Silicon Valley, NDLR] qui, parce qu’ils se sont investis d’un rôle de découvreurs disruptifs, se pensent au-dessus des règles communes… Ces héros « randiens » se vivent comme de nouveaux aristocrates :  pour eux, l’altruisme, l’empathie, c’est le mal, car cela entrave la puissance créatrice individuelle.

Par ailleurs, avec Starlink et Twitter, l’évolution du groupe d’Elon Musk s’inscrit de plus en plus dans la logique économique techno-féodale.

Avant de poursuivre, pouvez-vous résumer ce que vous appelez « techno-­féodalisme » ?

C’est la prochaine étape du capitalisme, qui adviendra si les tendances qui se dessinent se poursuivent. Et ce serait une terrible régression : l’envers exact de ce qui nous était promis dans les années 1990 avec « l’économie de la connaissance », utopie d’un système décentralisé, brillant, démocratique et prospère.

A quoi assiste-t-on ? On est entré dans une ère de désordre économique, écologique et social. Le capitalisme est très peu dynamique ; la croissance stagne. Comme dans le système féodal, une logique de prédation et de contrôle prend le pas sur une log

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