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« Nous avons décidé de proposer un projet pour la Nouvelle-Calédonie »

Réunion à l’Elysée avec les leaders politiques calédoniens, le 8 septembre 2023.

Les délégations indépendantistes et non indépendantistes néo-calédoniennes étaient reçues à Beauvau puis à l’Elysée, vendredi 8 septembre – une première depuis 2019 –, pour discuter de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie et définir un projet pour sortir de l’accord de Nouméa. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, dévoile au Monde le projet soumis aux Néo-Calédoniens.

Comment expliquer que les loyalistes et indépendantistes néo-calédoniens aient enfin accepté de se retrouver ensemble devant l’Etat pour discuter de l’avenir du territoire ?

Il faut noter la bonne volonté de tous les acteurs et je les en remercie. Ils sont tous venus à
l’invitation de la première ministre. Nous avons tenu deux réunions trilatérales
[Etat/indépendantistes/non-indépendantistes], et une troisième a eu lieu devant le président de la République. Ce n’est pas rien, car cela ne s’était pas produit depuis 2019. Je me suis impliqué personnellement en allant quatre fois en un an en Nouvelle-Calédonie : on a eu beaucoup d’échanges. Une confiance s’est créée.

Par ailleurs, nous essayons de régler les grands problèmes du Caillou, dont le président a
rappelé l’importance dans l’axe Indo-Pacifique : le réchauffement climatique, le nickel,
l’équilibre des comptes. Nous avons répété que nous allions accompagner la Nouvelle-Calédonie sur le nickel, en grande difficulté. L’Etat va aider la Nouvelle-Calédonie à terminer ses exercices budgétaires.

Vous avez mis un document sur la table. Que dit-il ?

Nous avons décidé de proposer, au nom de l’Etat, un projet, car personne ne le proposait… Il prévoit d’abord une modernisation des institutions de la Nouvelle Calédonie. Nous proposons des changements dans la répartition des compétences entre les trois provinces et le gouvernement, car il existe des difficultés : trois codes de l’environnement différents, par
exemple ! Nous proposons que le président du gouvernement soit élu directement par le
Congrès de la Nouvelle-Calédonie et que le nombre d’élus des provinces au Congrès réponde aux évolutions démographiques. Ensuite, le projet réaffirme que la Nouvelle-Calédonie, restée française, garde un titre spécifique dans la Constitution, et que l’on ne touchera pas à l’accord de Nouméa de 1998, qui prévoit une citoyenneté néo-calédonienne dans la citoyenneté française, ainsi que ses autres acquis. Le projet propose un accord pour les élections provinciales de 2024 en dégelant le corps électoral dans certaines conditions plus conformes aux règles démocratiques générales.

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