Elle est devenue incontournable pour les amateurs de vêtements à petits prix. La marque chinoise en ligne Shein a ouvert vendredi une boutique éphémère au 18, rue des Archives, dans le Marais, à Paris. Les amateurs de la « fast fashion », basée sur le renouvellement rapide des collections à très petits prix, auront jusqu’à ce lundi 8 mai pour venir déambuler dans les allées du « pop-up store ».
Ce n’est pas la première fois que l’enseigne débarque en France. En mars dernier, elle s’était temporairement installée à Lyon.
À chaque fois, l’opération marketing fait ressurgir les polémiques autour du colosse chinois du prêt-à-porter à prix cassés accusé de travail forcé, de plagiat, d’incitation à la surconsommation.
« Rendre la mode accessible à tous »
« Notre objectif est de rendre la beauté de la mode accessible à tous », explique dans un entretien à l’AFP Peter Pernot-Day, responsable de la stratégie et des affaires publiques.
Quid de ces T-shirts à 4,99 euros, un prix peu compatible avec des conditions de travail décentes pour les ONG ? Tout tient à « l’efficacité » du modèle : « Nos coûts sont bas car le prix d’un vêtement est obéré par le coût du risque d’invendus qu’il faut intégrer » et la gestion des stocks, ce sur quoi rogne SheIn, réplique le responsable.
Plateforme de seconde main aux États-Unis, laboratoire de recherche de nouvelles matières, intégration de matière recyclée, SheIn fait des efforts. Mais interrogé sur le manque d’informations disponibles en ligne pour les consommateurs sur ces vêtements faits à partir de matière recyclée, Peter Pernot-Day avoue que « la question est pertinente » et qu’il la fera « remonter aux équipes».
Le responsable réaffirme par ailleurs que SheIn « n’a pas de fournisseurs dans la région du Xinjiang » (nord-ouest de la Chine), où des associations l’accusent d’avoir recours au travail forcé des Ouïghours. « Nous utilisons une sorte de “liste noire” publiée par le gouvernement américain » pour vérifier la probité des partenaires, assure Peter Pernot-Day.
« Pour un accès plus rapide à nos produits »
Et concernant le plagiat ? « En cas de plainte, si avérée, on retire le produit », affirme le responsable, qui souligne que la propriété intellectuelle est « une question juridique difficile » et qui note « une réduction du nombre de plaintes ».
SheIn, qui emploie actuellement 11 000 personnes à travers le monde, compte bien continuer à se développer.
Le développement de la société s’appuie sur des équipes locales étoffées mais aussi la construction d’un entrepôt de 40 000 m² en Pologne, « et il y en aura d’autres », promet le responsable de la stratégie et des affaires publiques, « pour que [ses] clients européens aient un accès plus rapides à [ses] produits ».