Un quadragénaire a été reconnu coupable ce mercredi par la cour d’assises de Perpignan du meurtre de sa conjointe en 2020, dans leur logement du Boulou (Pyrénées-Orientales). Fatih Ataoglu, 47 ans, a été condamné à une peine de 28 ans de réclusion criminelle, assortie d’une interdiction de détenir une arme et de séjourner dans l’Ain et dans les Pyrénées-Orientales pendant 10 ans.
Dans la soirée du 23 janvier 2020, alors qu’il était en état d’ébriété et avait consommé de la cocaïne, il avait tiré avec une carabine sur sa compagne, Valérie. Âgée de 47 ans et mère de quatre enfants issus d’une autre union, elle avait été touchée au front et était décédée des suites de ses blessures.
« Le coup est parti tout seul »
L’accusé a toujours plaidé l’accident, disant avoir actionné sans le vouloir la carabine qu’il était en train de lubrifier. « Le coup est parti tout seul. (…) Jamais je ne lui aurais fait du mal », a assuré Fatih Ataoglu lors du procès. Une défense mise à mal par le rapport balistique et plusieurs témoignages, dont celui d’une ex-compagne avec laquelle il a eu un enfant.
« Je me revois avec mon gros ventre en train d’essuyer mon sang par terre », a-t-elle raconté devant la cour lundi, décrivant des « violences conjugales ». « J’avais rencontré cette femme », a-t-elle ajouté, disant avoir alors conseillé à Valérie de partir « avant qu’il ne soit trop tard ». « Ma mère n’osait rien dire, il lui avait retourné le cerveau », a assuré mardi l’un des enfants de la victime, décrivant une relation d’emprise avec un homme violent.
L’accusé, déjà connu de la justice, aurait tué sa compagne « parce qu’elle voulait le quitter », a estimé ce mercredi le représentant du parquet, requérant à son encontre 30 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sûreté de 20 ans, avec interdiction de détenir une arme pendant 15 ans et de paraître dans l’Ain pendant 10 ans.