Les radios France Bleu sont en perte de vitesse. Les audiences du premier trimestre, dévoilées le 20 avril par Médiamétrie, confirment une baisse tendancielle: 2,7 millions d’auditeurs, contre 3,1 millions un an plus tôt.
La feuille de route de l’ex-directrice de la rédaction de BFMTV, Céline Pigalle, désormais à la tête du réseau de stations régionales, est simple: enrayer cette chute, et vite.
Un marqueur de service public
Si parmi les radios publiques, France Bleu n’est pas celle qui prend le plus la lumière, son avenir est “une priorité absolue des cinq prochaines années” pour Sibyle Veil, présidente de Radio France. Et pas seulement parce qu’elle représente 38% du budget et un tiers des effectifs de l’ensemble. Elle est un marqueur de service public. Qui d’autre pourrait proposer un tel maillage: 44 antennes ayant leur vie propre, qui irriguent de sujets locaux les radios nationales du groupe ?
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Surtout, elles réunissent un auditoire populaire qu’il est démocratiquement urgent de ne pas perdre de vue. Emmanuel Macron y est intervenu trois fois durant la présidentielle et Elisabeth Borne a répondu aux auditeurs de France Bleu Berry le 21 avril dernier.
Et une plateforme d’expression
Au-delà, pour Cécile Pigalle, c’est un lieu où “il faut faire s’exprimer l’ensemble du pays, pas seulement les leaders, les porte-parole.” France Bleu répond à une envie et un besoin des auditeurs. Sollicités par le réseau durant la présidentielle, 1 million d’entre eux ont contribué à la consultation citoyenne “Ma France 2022”, qui a récolté 34.000 propositions, souvent éloignées des sujets portés au niveau national. “On sait tout ce qui se passe à l’autre bout du monde, mais cette actualité est souvent écrasante, constate Céline Pigalle. Le niveau local est celui où l’on peut avoir prise sur les sujets”.
L’avenir passe par un rapprochement avec France 3: on dénombre déjà 31 matinales communes et une plateforme baptisée “Ici” qui recense les informations des rédactions télé et radio. Si le processus est en cours, il suscite bien des frictions en interne. Face au pouvoir de l’image, une radio craint toujours d’être phagocytée.
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