Le recours du gouvernement au 49.3 pour faire passer la très contestée réforme des retraites a déclenché des actions coup de poing et des manifestations émaillées de quelques incidents.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en soirée vendredi 17 mars au soir place de la Concorde, à Paris, à quelques centaines de mètres de l’Assemblée. Un brasier flambait, allumé par des manifestants, et l’ambiance s’est tendue à la tombée de la nuit, selon des journalistes de l’AFP.
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Des centaines de personnes ont affronté la police par petits groupes, avec jets de projectiles. Vers 21H30 la place était totalement évacuée. Selon la préfecture de police, 61 personnes y ont été interpellées dans la soirée.
Retraites : revivez la journée au lendemain du déclenchement du 49.3 par le gouvernement
A Strasbourg, c’est sur la place Kléber que se sont retrouvés 1 600 protestataires. « Nous aussi, on va passer en force », ont scandé les manifestants. La préfecture a fait état de « dégradations » dans le centre-ville, mais d’aucune interpellation.
A Lyon, des manifestants ont fait irruption dans une mairie d’arrondissement et ont allumé un feu, mais la police l’a rapidement éteint et a interpellé 36 personnes, selon la préfecture.
Toujours à Lyon, quelques centaines de jeunes ont incendié des poubelles, renversé des trottinettes, brisé des panneaux publicitaires, lancé des pétards et tagué des vitrines en scandant : « C’est à qui ? C’est à qui ? C’est à nous ! », selon un journaliste de l’AFP sur place. La police a répliqué par l’usage de gaz lacrymogène.
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La Ve République doit-elle partir en retraite à 64 ans ?
Un millier de personnes ont défilé dans le centre de Lille, et un cortège de quelques centaines de manifestants s’est dispersé sans heurt à Bordeaux.
Actions de blocage et grèves
Blocage du périphérique parisien, des gares de Toulon ou de Bordeaux, grève à l’Opéra de Lyon, manifestations… les opposants au recul de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans ont repris le combat de manière sporadique vendredi, le plus souvent à l’initiative de la CGT.
L’activation jeudi de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, sauf motion de censure, a été ressenti « comme une insulte. On n’a pas été écoutés depuis des semaines, ça a généré pas mal de colère », a déclaré à l’AFP Philippe Melaine, professeur de SVT dans un lycée public à Rennes, où plus de 2 000 personnes ont défilé vendredi, dont plusieurs centaines de lycéens.
A Bordeaux, sur les rails ou sur les quais de la gare, agitant leurs drapeaux aux couleurs des principaux syndicats, 200 personnes ont crié : « La colère monte ».
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« Le 49.3 a crispé tout le monde », a déclaré à l’AFP Rémi Vinet, secrétaire général de la CGT Cheminots à Bordeaux, prédisant que la grève allait « s’étendre à d’autres secteurs ».
La CGT a également annoncé la mise en arrêt de la raffinerie TotalEnergie de Normandie dès ce week-end.
Jeudi, 310 personnes avaient été interpellées en France, dont 258 à Paris, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dénonçant « des effigies brûlées » à Dijon et des « préfectures prises pour cible ».
Les syndicats de la SNCF appellent à « maintenir la grève » reconductible démarrée le 7 et « à agir massivement » jeudi prochain.